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.— Ça empêche l’humidité de monter, tu comprends, et ça évite au bois de pourrir.C’est ce que m’a expliqué Gwlyddyn.J’aime ce genre de savoir.C’est bien, les connaissances pratiques, ce qui fait tourner le monde.Ainsi donc, comment trouves-tu Owain ? reprit-il avec un large sourire.— Il est bon avec moi, Seigneur », répondis-je, embarrassé par sa question.En vérité, il me rendait encore nerveux, même s’il ne montra jamais la moindre rudesse avec moi.« Il le doit.Ce sont ses hommes qui font la réputation d’un chef.— Mais je préférerais te servir, Seigneur », lâchai-je avec une juvénile impudence.Il sourit.« Cela viendra, Derfel, cela viendra.Le moment venu.Si tu franchis l’épreuve du combat pour Owain.»Il fit cette observation d’un ton assez distrait, mais, plus tard, je me demandai s’il avait prévu la suite.Le moment venu, je franchis l’épreuve d’Owain avec succès, mais ce fut dur, et peut-être Arthur voulait-il que j’assimile cette leçon avant de rejoindre sa bande.Il se pencha de nouveau vers la feuille de plomb, puis se redressa : un hurlement se fit entendre à travers les bâtiments délabrés.C’était Pellinore qui protestait contre son emprisonnement.« Owain dit qu’on devrait envoyer le malheureux Pell dans l’Ile des Morts, dit Arthur en parlant de l’île où l’on se débarrassait des fous furieux.Qu’en penses-tu ? »J’étais si étonné qu’il me pose la question que je restai d’abord sans voix, puis je balbutiai que Pellinore était cher au cœur de Merlin et que Merlin avait voulu le garder parmi les vivants, et qu’à mon avis il fallait respecter les désirs de Merlin.Arthur m’écouta gravement et parut me savoir gré de mon conseil.Il n’en avait pas besoin, bien entendu, mais il essayait juste de me donner de l’importance.« Alors Pellinore peut rester ici, mon gars.Maintenant, prends l’autre bout.Soulève ! »Le lendemain, Lindinis se vida.Morgane et Nimue retournèrent à Ynys Wydryn dans l’intention de reconstruire le Tor.Nimue coupa court à mes adieux ; son œil la faisait encore souffrir, elle était amère, et elle n’attendait plus rien de la vie que de se venger de Gundleus, ce qu’on lui refusait.Arthur se dirigea vers le nord avec ses cavaliers afin de renforcer les troupes de Tewdric sur la frontière nord du Gwent, tandis que je demeurai avec Owain, qui avait élu domicile dans la grande salle de Caer Cadarn.Je pouvais bien être un guerrier, mais l’été avançait et il importait davantage de rentrer les récoltes que de monter la garde devant les remparts du fort si bien que, des jours durant, je laissai de côté mon épée et le casque, le bouclier et le plastron de cuir que j’avais hérités d’un Silurien mort pour aller dans les champs aider les serfs à rentrer le seigle, l’orge et le blé.Ce fut un rude boulot avec une petite faucille qu’il fallait constamment affiler sur un racloir : un bâton de bois que l’on commençait par tremper dans la graisse de porc, puis que l’on enrobait de sable fin grâce auquel on donnait du tranchant à la lame, mais celle-ci n’était jamais assez affilée pour moi et, si en forme que je fusse, je finis par avoir le dos et les bras endoloris à force de me pencher et de donner des coups de reins.Au Tor, je n’avais jamais mis tant d’acharnement au travail, car j’avais maintenant quitté l’univers privilégié de Merlin pour les troupes d’Owain.On fit des meulettes dans les champs, puis on transporta des monceaux de paille de seigle à Caer Cadarn et à Lindinis.On s’en servait pour réparer les toits de chaume et pour rembourrer les matelas si bien que, l’espace de quelques jours bénis, nos lits étaient sans poux ni puces, mais cette félicité était de courte durée.C’est à cette époque que je me laissai pousser la barbe : un mince filet doré dont je n’étais pas peu fier.Je passais mes journées à accomplir aux champs un travail éreintant, mais je devais encore endurer chaque soir deux heures d’entraînement militaire.Hywel m’avait bien appris, mais Owain exigeait davantage.« Ce Silurien que tu as tué », me dit Owain un soir que je suais à grosses gouttes sur les remparts de Caer Cadarn après une passe d’armes à la canne avec un guerrier du nom de Mapon, « je parierai un mois de solde à une souris morte que tu l’as tué avec le tranchant de ton épée.» Je n’acceptai pas le pari mais confirmai que je m’étais bel et bien servi du tranchant de mon épée comme d’une hache.Owain rit de bon cœur, puis écarta Mapon d’un geste de la main.« Hywel apprenait toujours aux gens à se battre avec le tranchant, dit Owain.Observe Arthur, la prochaine fois qu’il se battra.Il ferraille, il ferraille comme un faneur qui essaie de finir avant la pluie.» Il tira son épée.« Sers-toi de la pointe, fiston.Toujours la pointe.Elle tue plus vite.» Il allongea une botte en ma direction, m’obligeant à une parade désespérée.« Si tu te sers du tranchant, c’est que tu es à découvert.Le mur de boucliers s’est défait, et si tu n’as plus cette protection, tu es un homme mort, si fine épée sois-tu.Mais si le mur de boucliers tient bon, cela veut dire que tu es épaule contre épaule et que tu n’as pas de place pour balancer ton épée, juste assez pour frapper comme on porte un coup de poignard.» Il porta une nouvelle botte, m’obligeant à parer.« Pourquoi crois-tu que les Romains avaient des épées courtes ?— Je ne sais pas, Seigneur.— Parce qu’une épée courte pénètre mieux qu’une longue, voilà pourquoi [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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