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.Ses yeux étaient collés à la pénombre de la couchette inférieure.Les mouvements augmentaient en intensité et en complexité.La couverture fut rejetée en arrière.Sous elle, le corps de Billy n’était déjà plus reconnaissable ; le même terrible processus qu’il avait déjà contemplé, mais inversé.La matière s’agglutinait autour de son corps en nuages bourdonnants qui se congelaient pour prendre des formes atroces.Des membres et des organes tout droit surgis de l’ineffable, des dents qui s’allongeaient comme des aiguilles avant de plonger dans un crâne qui continuait de gonfler.Il supplia Billy de s’arrêter, mais à chacun de ses souffles il subsistait un peu moins d’humanité à implorer.La force qui avait manqué au garçon était accordée à la bête ; celle-ci s’était déjà libérée de presque tous ses liens, et à présent, sous le regard de Cleve, elle se dégagea du dernier et roula sur la couchette pour tomber sur le sol de la cellule.Cleve recula jusqu’à la porte, ses yeux parcourant le corps métamorphosé de Billy.Il se souvint des perce-oreilles que sa mère avait en horreur et vit quelque chose qui rappelait cet insecte dans cette anatomie : la façon dont la créature recourbait son dos luisant sur lui-même, exposant les coussinets complexes qui s’alignaient sur son abdomen.Ailleurs, aucune analogie ne s’offrait au regard.Sa tête grouillait de langues, dont certaines venaient humecter ses yeux privés de cils, et d’autres couraient le long de ses dents, les humidifiant dans un mouvement incessant ; des cavités suintantes qui parsemaient ses flancs s’élevait une odeur immonde.Et pourtant, il y avait encore un résidu de quelque chose d’humain emprisonné dans cette horrible aberration, dont la rumeur ne servait qu a accentuer le caractère monstrueux de l’ensemble.En voyant ses mandibules et ses épines, Cleve se rappela le cri suraigu de Lowell ; et sentit sa propre gorge frémir, prête à laisser échapper un bruit aussi intense si la bête venait à se tourner vers lui.Mais telle n’était pas l’intention de Billy.Il alla – ses membres se dressant d’horrible façon – jusqu’à la fenêtre, et grimpa le long du mur, pressant sa tête contre la vitre telle une sangsue.La musique qu’il émettait ne ressemblait pas à son chant initial – mais Cleve ne doutait pas un seul instant qu’elle ait la même fonction.Il se tourna vers la porte et commença à tambouriner dessus, espérant que Billy serait trop occupé par son invocation pour se retourner contre lui avant l’arrivée des secours.— Vite ! Pour l’amour de Dieu ! Vite !Il cria aussi fort que le lui permettait son épuisement, et regarda par-dessus son épaule afin de voir si Billy se dirigeait vers lui.Il n’en faisait rien ; il était toujours collé à la fenêtre, bien que son appel ait perdu de son intensité.Son but était atteint.Les ténèbres régnaient dans la cellule.Pris de panique, Cleve retourna vers la porte et tapa dessus de plus belle.Il y avait quelqu’un qui courait le long du couloir ; il entendait des cris et des imprécations venus des autres cellules.— Seigneur, au secours ! hurla-t-il.Il sentait un frisson glacé dans son dos.Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir ce qui se passait derrière lui.L’ombre qui croît, le mur qui se dissout pour que la ville et son occupant puissent traverser.Tait était là.Il sentait la présence de l’homme, vaste et ténébreuse.Tait le tueur d’enfants, Tait le spectre né de l’ombre, Tait le métamorphe.Cleve tapa sur la porte jusqu a ce que ses mains se mettent à saigner.Le bruit de pas semblait être à un continent de là.Arrivaient-ils ? Arrivaient-ils ?Le frisson derrière lui devint une explosion.Il vit son ombre projetée sur la porte par une lumière bleue et incertaine ; sentit le sable et le sang.Et puis, la voix.Pas celle du garçon, mais celle de son grand-père, d’Edgar St.Clair Tait.C’était l’homme qui s’était proclamé l’excrément du Diable, et en entendant cette voix abhorrée, Cleve crut à l’Enfer et à son maître, crut qu’il était déjà dans les entrailles de Satan, témoin de toutes ses merveilles.— Vous êtes trop curieux, dit Edgar.Il est temps que vous alliez au lit.Cleve ne voulait pas se retourner.Son dernier souhait était de se retourner et de regarder ce qui avait prononcé ces mots.Mais il n’était désormais plus maître de sa propre volonté ; Tait avait plongé les doigts dans sa tête et jouait avec ce qui se trouvait dedans.Il se tourna, et il vit.Le pendu était dans la cellule.Ce n’était pas la bête que Cleve avait entrevue, ce visage de pulpe et d’œufs pourris.Il était là en chair et en os ; habillé pour une autre époque et non dénué de charme.Son visage était bien dessiné ; le front haut, les yeux directs [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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