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.Tout était couvert de cendres, avec des coulées de lave encore chaudes et rougeoyantes.J’ai failli brûler le plastique de la coque.« J’ai visité toutes les concessions du Jourdain, de la Rivière Paradis, de Malaisie, et même de Boca où vivait Benden.Personne.Mais d’épouvantables pertes de matériel, rejeté en un point de la côte par la mer.Pour moi, ils avaient perdu des bateaux au cours d’une tempête.On en avait des redoutables de temps en temps.Ou alors, c’était la conséquence d’un tsunami provoqué par l’éruption.On en avait eu un quand un volcan sous-marin était entré en éruption quelque part dans l’Est.Mais il avait raté l’Ile de Bitkim où on était à l’époque.« Le dernier message que j’ai capté, et encore pas en entier, c’était Benden qui disait à tout le monde d’économiser le courant, de rester à l’intérieur et d’attendre la fin d’une saloperie de Chute.Je suppose que les Fils ont fini par l’avoir, lui aussi.»Ni Morgana pressa sa cuisse contre celle de Benden, ce qu’il interpréta comme une marque de sympathie.Les divagations du vieillard étaient souvent confuses et parfois contradictoires, mais elles avaient incontestablement le ton de la vérité.Pendant quelques instants, Kimmer contempla son verre en silence.Il sortit enfin de sa stupeur, levant l’index pour appeler Chio.Elle le resservit.Puis, avec un sourire d’excuse, elle offrit du vin à leurs hôtes, qui avaient à peine touché leur verre.— Nous avons eu huit bonnes années sur Pern avant la catastrophe, dit Kimmer, remontant plus loin dans ses souvenirs.Benden et Boll juraient leurs grands dieux qu’ils vaincraient les Fils.A part Ted Tubberman et quelques autres, ils avaient tous les colons derrière eux, trop impressionnés par la réputation de l’amiral et du gouverneur – les titres furent prononcés avec dénigrement – pour penser qu’ils pouvaient échouer.Tubberman voulait demander des secours.La colonie vota contre.« Nous, sur l’Ile de Bitkim, on ne recevait pas beaucoup de Fils, mais je savais ce qu’ils faisaient : ils annihilaient des concessions entières.Ils dévoraient tout, les Fils ; ils se gorgeaient à éclater.Mais ils pouvaient aussi s’enfouir dans le sol, et donner naissance à une nouvelle génération.Le feu les arrêtait, et le métal.Ils se noyaient dans l’eau.Les poissons, et même les dauphins, s’en régalaient.Du moins, c’est ce que disaient les dolphineurs.Pouah ! Ces saloperies ont disparu il y a deux ans.Sinon, ça nous est tombé dessus tous les dix jours pendant cinquante ans, bon Dieu.»— C’est un exploit d’avoir survécu pendant cinquante longues années dans ces conditions, monsieur Kimmer, roucoula Ni Morgana d’un ton flatteur, se penchant pour lui tirer d’autres confidences.Mais comment avez-vous fait ? Ça a dû être très dur.— Kenjo avait démarré des cultures hydroponiques.Il avait du bon sens, cet homme, malgré son obsession du vol.Il était dingue d’aviation.Mais moi, je m’y entendais mieux que lui à bricoler les trucs dont on a besoin pour vivre.Je leur ai appris à tous tout ce que je savais – non qu’ils m’en soient reconnaissants, ajouta-t-il, posant un regard méprisant sur les trois Fusaiyuki.On a sauvé les chevaux, les moutons, le bétail, les poules et les poulets avant que les Fils les dévorent.J’avais récupéré une des vieilles machines à faire le fourrage, dont ils se servaient la première année, avant qu’ait poussé l’herbe de la Terre et l’hybride d’Altaïr.Il fit une pause, étrécissant les yeux.— Tubberman avait créé un autre type d’herbe avant qu’ils l’excluent du groupe.Je n’en avais pas de semence, mais assez pour attendre jusqu’à ce qu’on puisse replanter.Tant que j’ai eu des batteries, j’ai fureté partout et récupéré tout ce que je pouvais.C’est comme ça qu’on a survécu, et bien.— Alors, d’autres auraient pu survivre aussi, dit doucement Ni Morgana.— Non ! tonna Kimmer, abattant son poing sur la table pour souligner sa dénégation.Personne d’autre que nous n’a survécu.Vous ne me croyez pas ? Shensu, dis-lui.Semblant se demander s’il allait obéir, Shensu regarda d’abord Kimmer, puis les trois officiers.Enfin, il haussa les épaules.— Trois mois après l’arrêt des Fils, Kimmer nous a envoyés voir si nous trouvions des survivants.On est allés de la Rivière Jourdain, à l’ouest, jusqu’au Grand Désert.On a vu des ruines envahies par la végétation, là où les colons avaient établi des concessions.On a vu beaucoup d’animaux domestiques.J’ai été étonné d’en voir tant, parce que la terre était dévastée.On a voyagé pendant huit mois.On n’a vu aucun humain ni aucune trace d’entreprise humaine.Alors on est revenus à notre Fort.Il lança un regard de défi à Kimmer, puis reprit son air impénétrable.Benden pensa à part lui : Kimmer ne les a pas envoyés en expédition pour chercher des survivants, mais dans l’espoir qu’ils ne reviendraient pas.— Nous sommes mineurs également, reprit inopinément Shensu.Kimmer se redressa, incapable de prononcer un mot car la rage l’étouffait.Shensu sourit à cette réaction.— Nous avons extrait des minerais et des gemmes dès que nous avons été assez grands pour manier le pic et la pelle.Tous, les demi-sœurs et nos enfants aussi.Kimmer nous a appris à tailler les pierres précieuses.Il disait que, comme ça, nous serions assez riches pour payer notre retour à la civilisation.— Imbécile ! Sinistre imbécile ! Tu n’aurais rien dû leur dire.Maintenant ils vont nous tuer pour tout nous prendre
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