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.Des actionnaires, on va sûrement en trouver dans le domaine des fournitures.Il posait déjà les mains sur la table et basculait son grand corps en avant pour se lever.Catherine l’arrêta : — On peut discuter, tout de même.Faut vous mettre à notre place.Admettons qu’on ouvre une succursale sur votre île, c’est une grosse avance à faire.L’argent, je dis pas qu’on en gagne pas, mais il en faut.Tout ce que je demande, c’est une garantie.À prix égal, à qualité égale, vous vous engagez à vous servir chez nous.Il y eut encore un moment de discussion, puis l’escogriffe sortit son crayon à encre et, sur un beau bloc que Catherine était allée prendre au magasin, il commença de rédiger les contrats.— Qui avez-vous d’autre ? demanda-t-elle.— Ici, on aura l’homme de la gare, pour juste une petite somme.— C’est un brave garçon, fit Alban.— Oui, dit Mersch, il a une bonne bille à fesser dedans.— Vous devriez voir Octave Natel, du moulin à scie.Ça marche fort, son affaire.— Celui d’à côté ?— Non, celui-là, c’est un ratoureur.Je lui fais guère confiance.Natel, il est sur l’autre rive.Pouvez dire qu’on a pris des parts et qu’on vous envoie.En dépit des protestations timides de son mari qui l’incitait à la prudence, Catherine prit cinquante parts qui coûtaient à présent cinquante dollars pièce.Elle paya comptant mille deux cent cinquante dollars, soit la moitié.Elle réglerait en marchandises l’autre moitié qu’ils négocièrent à mille cinq cents dollars.Lorsque tout fut signé, Jordan constata :— Vous, celui qui voudra vous rouler, faudra qu’y se lève de bonne heure !Catherine le regarda fixement.Son visage exprimait à la fois un peu de mépris et une certaine joie féroce.— On était ici les premiers, fit-elle.On a beaucoup enduré.Un garçon mort, mon homme malade, tout notre avoir passé au feu ; des cadeaux, j’en dois à personne ! Personne m’en a jamais fait !— J’en demande pas, répliqua Jordan.L’échalas se leva en concluant :— Vous deux, vous êtes faits pour vous entendre.La femme blonde le foudroya du regard et lança :— En tout cas, vous, le trompe-la-mort, vous seriez venu tout seul, j’aurais rien signé.Vous faites trop de discours pour abattre beaucoup de travail.La mine, c’est comme le reste, ça vient pas tout seul.Ils étaient déjà sur le seuil lorsque Catherine les rappela : — Je pense à quelqu’un que ça devrait intéresser.Celui-là, des sous, y doit en avoir un paquet.— Il est d’ici ?— Oui et non.Y vient tout le temps.On l’appelle le père Samuel.Il achète de tout et y vend de tout.Y prend les peaux à mon frère.À nous, il nous vend un tas de choses.Fewerbergen, il s’appelle.Un nom à coucher dehors.Elle épela et chercha l’adresse dans un gros carnet noir très soigné.Elle parla encore de lui en disant qu’il fallait s’en méfier.Comme les deux hommes sortaient, elle ajouta :— Je suis bien avec lui, mais je vous aurais pas donné son nom avant qu’on signe notre papier.La concession pour le magasin, il aurait bien été capable de me la souffler sous le nez.— C’est peut-être un tout malin, lança Jordan, mais avec vous, doit avoir du fil à retordre.Ils s’éloignèrent, puis Jordan observa :— J’aurais jamais cru ramasser ça !— Y doivent en gagner, avec leur magasin.Ici, tout coûte deux fois plus cher qu’à Montréal.C’est pas le transport qui justifie la différence.— Tout de même, c’est des gens qui en ont arraché !Ils firent encore quelques pas, puis le boss ajouta : — Au moins, on peut payer les hommes.Peut-être que ça les fera rester.Mersch s’arrêta.— Tu voudrais payer ceux qui s’en vont ?— Ils ont travaillé, non !Ils se trouvaient sur le trottoir de bois, entre le magasin général et le bâtiment du restaurant.Jordan regarda autour d’eux, puis, baissant la voix, il dit d’un ton très dur : — Ecoute bien, Mersch.Les hommes, c’est moi qui les mène.(Il tapa sur sa poche.) L’argent, c’est pour la mine, et la mine j’y fais ce que je veux.Toi, tu vas aller voir ce que tu peux trouver d’autre par ici.M’en vais remonter.Même si ça t’étonne, je me sens mieux avec mes Polaks au fond du trou qu’avec toi à traîner la grolle.Jordan s’en alla seul en direction de la gare.Assis l’un à côté de l’autre, le dos aux planches du bâtiment, les Polonais attendaient, impassibles, le regard perdu dans le lointain, comme s’ils n’avaient pas remarqué que Jordan revenait vers eux.Lorsqu’il s’arrêta, à quelques pas du trottoir de bois où ils se tenaient immobiles, les uns fumant de maigres cigarettes, les autres les mains posées sur les genoux, tous les regards se portèrent vers lui, mais sans interroger vraiment.Un grand blond qui plaisantait souvent dans sa langue et amusait ses camarades prononça quelques mots.Personne ne rit et l’interprète traduisit : — Bogdan demande si tu as de quoi payer ceux qui veulent remonter avec toi.— J’ai de quoi payer tout le monde, fit Jordan.Ceux qui partent et ceux qui restent.L’interprète traduisit.Les regards s’éclairèrent.Les hommes se levèrent, plusieurs parlèrent entre eux tandis que Jordan leur distribuait l’argent.Quand il eut terminé, l’interprète annonça : — Ils veulent tous remonter.— C’est bien.— Ils disent que tu es honnête.La prochaine fois, si tu as des ennuis, ils resteront.Ils te demandent de ne pas leur en vouloir.— Je n’aurai plus d’ennuis de ce genre, affirma Jordan.Quand l’interprète eut traduit, Bogdan lança quelques mots qui déclenchèrent le rire.— Qu’est-ce qu’il raconte ?L’interprète hésita, puis ayant échangé un regard avec le grand blond il traduisit : — Il dit que tu auras toujours des ennuis d’argent, tu es trop honnête pour faire fortune.Et tous se remirent à rire en suivant Jordan vers le fleuve.16Dix jours passèrent avec une chaleur d’étuve que ne parvenaient pas à abattre de terribles orages.Cependant, à mesure que coulait l’été, maringouins et moustiques disparaissaient.Seules les mouches noires continuaient de harceler les hommes [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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